Mais ce ne sont pas seulement les deux présidents qui vont décider des rapports entre États-Unis et Russie dans l’avenir.
Ce n’est pas un hasard si, juste au moment où le président des États-Unis était sur le point de rencontrer celui de la Russie, le procureur spécial Robert Mueller III inculpait 12 Russes sous l’accusation d’avoir manipulé aux USA les élections présidentielles, en pénétrant dans les réseaux informatiques du Parti démocrate pour nuire à la candidate Hillary Clinton. Les douze, accusés d’être des agents du service secret GRU, se trouvent officiellement définis comme “les Conspirateurs” et incriminés pour “conspiration aux dépens des États-Unis”.
En même temps, à Londres, les “investigateurs” britanniques communiquaient que le service secret russe Gru, qui aux États-Unis a saboté les élections présidentielles, est le même qui en Angleterre a empoisonné un ex agent russe, Sergueï Skripal, et sa fille, qui ont inexplicablement survécu à un gaz extrêmement létal.
Ce que Poutine essaie d’obtenir de Trump est à la fois simple et complexe : relâcher la tension entre les deux pays. Pour cela il a proposé à Trump, qui a accepté, une enquête conjointe sur la “conspiration”. On ne sait pas comment se déroulera la tractation sur les questions nodales : statut de la Crimée, condition de la Syrie, armes nucléaires et autres. Et on ne sait pas ce que demandera Trump. Il est cependant certain que toute concession pourra être utilisée pour l’accuser de connivence avec l’ennemi. S’opposent à un relâchement de la tension avec la Russie non seulement les Démocrates (qui, avec un renversement des rôles formels, jouent le rôle des “faucons”), mais aussi de nombreux Républicains parmi lesquels d’importants représentants de l’administration Trump elle-même. C’est l’establishment non seulement étasunien, mais aussi européen, dont les pouvoirs et profits sont liés aux tensions et aux guerres.
Ce seront non pas les mots mais les faits qui démontreront si le climat de détente du Sommet d’Helsinki deviendra réalité. Avant tout avec une désescalade OTAN/NATO en Europe, c’est-à-dire avec le retrait des forces y compris nucléaires USA/NATO déployées contre la Russie et avec le blocage de l’expansion de l’OTAN/NATO à l’Est.
Edition de mardi 17 juillet 2018 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
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