Jeudi, 28 décembre 2017
L’administration Trump a tranquillement publié un Décret Présidentiel (Executive Order - EO)
jeudi dernier qui permet de geler les actifs et propriétés se trouvant aux
Etats-Unis détenus par des étrangers ou des entités légales, ainsi que par des représentants du gouvernement et
cadres de sociétés étrangères (anciens ou actuels) coupables « d’atteintes graves aux droits de l’homme » et
de corruption – y compris l’appropriation frauduleuse d’actifs de l’état,
l’expropriation d’avoirs privés à des fins d’enrichissement personnel, et de
corruption reliée à des contrats
gouvernementaux ou à l’extraction de ressources
naturelles.
En outre, quiconque contribue aux Etats-Unis ou participe auxdites activités
de corruption ou d’atteintes aux droits de l’homme par des étrangers aura ses
actifs gelés – ainsi que toute entreprise immatriculée aux Etats-Unis qui emploie des étrangers coupables de
corruption pour le compte d’une société.
En fait, quiconque a « apporté un soutien matériel, parrainé ou
fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou des biens et des services » à des étrangers concernés
par le Décret Présidentiel aura ses actifs gelés.
Le Décret Présidentiel de 2016 fondé sur la Législation sur le Respect des
Droits de l’Homme dans le Monde (Global Human Rights
Accountability Act) a immédiatement ajouté 13 personnes étrangères à
une liste de « nationaux
spécialement désignés » (SDN) établie par l’Office de Contrôle des
Actifs Etrangers (Office of Foreign Assets Control - OFAC) – dont plusieurs ont des liens avec les
Clinton, la Fondation Clinton ou des associés de Clinton (détail
ci-dessous). En outre, le Département du Trésor a sanctionné 39 personnes de plus, pour un total de 52
soumis au nouveau décret – y compris le fils du procureur général de Russie.
Le Décret énonce :
Je soussigné DONALD J. TRUMP, Président des Etats-Unis d’Amérique, estime
que la prévalence et la gravité des atteintes
aux droits de l’homme par la corruption qui trouvent leur source, en totalité
ou en partie, en-dehors des Etats-Unis, telles qu’elles ont été commises ou initiées par les personnes listées en
Annexe de ce décret, ont atteint une
telle extrémité et une telle gravité qu’elles menacent la stabilité des
systèmes politiques et économiques internationaux.
Le Décret présidentiel de la semaine
dernière pourrait entraîner de sérieuses conséquences pour les lobbyistes de
D.C. qui fournissent « des biens et des prestations
de services » (par exemple des services de lobbying) à des despotes, des politiciens
étrangers et des organisations étrangères corrompus qui se sont rendus
coupables des crimes décrits par le Décret Présidentiel.
« Pratiquement chaque lobbyiste du
District de Columbia devrait ressentir des sueurs froides suite au Décret
Présidentiel », a déclaré un avocat consulté en la
matière et qui souhaite garder l’anonymat. Et du fait que l’expression « personne » désigne « un individu ou une entité légale » dans le décret – toute organisation Américaine qui ne fait
qu’employer un étranger coupable des crimes énoncés aura également ses avoirs
gelés. « Prenez en compte ce qui se passerait si Apple, disons
employait un étranger qui a corrompu un dirigeant de la République Populaire de
Chine pour obtenir l’autorisation du gouvernement ? Et qu’en serait-il d’un cas hypothétique d’une société comme Northrop
ou Boeing dont un employé, ou un consultant étranger corrompt un dirigeant
Saoudien pour l’inciter à effectuer des achats gouvernementaux pour des avions
ou des équipements militaires ? Il est certain, que toute, ou une partie de leurs
actifs seront gelés ».
Prenez en compte, maintenant que si
les rapports du journal The Hill sont
exacts – qu’une taupe du FBI agissant
au sein de l’industrie de l’uranium Russe ait découvert des preuves que « des dirigeants de l’industrie nucléaire Russe
aient envoyé des millions de dollars aux Etats-Unis au profit d’une fondation
caritative de l’ancien Président Bill Clinton à l’époque où la Secrétaire
d’Etat Hillary Clinton faisait partie d’un organisme gouvernemental qui a rendu
une décision favorable à Moscou (l’accord sur Uranium One) » - un
marché qui octroie finalement au Kremlin le contrôle de 20 pourcent des
approvisionnements en uranium de l’Amérique au moment-même où Bill Clinton se
faisait payer 500 000 $ pour une conférence à Moscou, comme l’ont rapporté
l’auteur Peter Schweitzer dans son livre Clinton Cash et le New York Times en
2015.
« Les Russes ont corrompu les
sous-traitants Américains de l’industrie nucléaire avec des rétrocommissions et
des menaces d’extorsion, ce qui a suscité des préoccupations
légitimes sur la sécurité nationale. Et rien de toutes ces preuves n’a été
révélé au grand public avant que l’administration Obama prenne ces
décisions », selon ce que la source qui travaillait sur l’affaire a
raconté à The Hill, sous condition d’anonymat par peur de représailles
d’officiels Américains ou Russes. - The Hill
Le même informateur du FBI prétend
être en possession d’une preuve vidéo montrant des agents Russes avec des
valises pleines d’argent de la corruption en relation avec le marché d’Uranium
One. Dans un rapport, Tucker Carlson, un
ancien cadre de longue date de la désormais défunte société de lobbying de
D.C., The Podesta Group – qui a été longuement entendu par le conseiller
spécial du FBI Robert Mueller, prétend que Tony
Podesta faisait « quasiment partie de la Fondation Clinton », se
réunissant fréquemment à la fondation
pour discuter de l’accord Uranium One.
Entre-temps, le frère de Tony et employé du Comité National Démocrate
(DNC), John Podesta, a apparemment recommandé que le Groupe Podesta recrute
David Adams – le directeur et conseiller de Hillary Clinton au Département
d’Etat, pour établir une « liaison directe » entre les clients Russes
du groupe et le Département d’Etat de Hillary Clinton.
Dans l’hypothèse où l’accord Uranium One
serait considéré comme de la corruption active par l’administration Trump, et que des « dirigeants de l’industrie
nucléaire Russe » aient effectivement fait parvenir des millions de
dollars à la Fondation Clinton, et que Tony Podesta ait effectué du lobbying
dans le cadre du marché pour le compte de
la Fondation Clinton – il va sans dire que
ce Décret Présidentiel pourrait geler les actifs de pas mal d’individus aux
Etats-Unis. Remarquez que les avoirs peuvent être gelés sans avertissement
préalable, étant donné que Trump a déclaré l’état
d’urgence en raison « de l’étendue et de la gravité » de la
menace que représentent lesdits individus.
Pour simplifier un peu
ce document juridique complexe, gardez en tête :
Partie
1. (a) i-ii) souligne tous les étrangers auxquels le décret s’applique :
00
Partie
1. (a) (iii) définit tous les citoyens Américains, qui ont soutenu des
étrangers pour des crimes décrits ci après :
Remarque : ci-dessus (partie (iii) (A) (3) signifie
toute personne étrangère qui est responsable d’actes illicites très graves
contre les Droits de l’Homme, ou toute forme de corruption désignée pour le
compte d’une entité sise aux États-Unis.
Il faut également remarquer, que le Procureur Général Jeff Sessions a
permis d’inverser toute une série de courbes statistiques durant la période de
l’administration Obama sur la saisie civile d’actifs durant l’été renforçant
ainsi l’autorisation du gouvernement fédéral de saisir des liquidités et les
biens fonciers d’Américains sans jugement d’inculpations
pénales. Ceci dit, ce
Décret Présidentiel ne fait que geler les actifs, il ne permet pas au
gouvernement de se les approprier.
Concernant les 13 individus figurant
sur la liste annexée à ce décret – dont
plusieurs ont des liens avec les Clinton, la Fondation Clinton et des associés
de Clinton – nous trouvons les personnes suivantes :
Goulnara Islamovna
Karimova, 45 ans, fille de l’ancien dirigeant Ouzbèque Islam Karimov, qui
dirigeait un syndicat du crime organisé qui utilisait les pouvoir d’acteurs de
l’état pour exproprier des entreprises, monopoliser des marchés, exiger des
pots-de-vin, et organiser des rackets d’extorsion de fonds.
Début 2016, le géant des télécoms VimpelCom (rebaptisé VEON) basé à
Amsterdam a reconnu avoir organisé un
complot au cours duquel ils ont payé des millions en pots-de-vin à
Karimova pour pouvoir accéder au marché des télécoms Ouzbèque. Dans une série
d’affaires similaires, le Département de la Justice des Etats-Unis a demandé la
saisie de 850 millions de $ de pots-de-vin sur divers comptes en banques
Européens. En juillet, des officiels Ouzbèques ont arrêté Karimova pour
escroquerie, blanchiment d’argent, corruption et détournements de fonds et toute
une série d’autres infractions.
En 2009, une dépêche de WikiLeaks fait remarquer que Karimova avait jeté son dévolu sur Bill Clinton pour avoir accès à
Hillary Clinton, alors Secrétaire d’Etat.
Ci-dessous une photo de Karimova avec Bill Clinton lors d’une
soirée caritative sur le SIDA à Cannes, en France.
Goulnara
Karimova et Bill Clinton
---
Dan Gertler est un milliardaire
Israélien et magnat de l’industrie minière dont
les Paradise Papers ont révélé qu’il était le négociateur principal
entre la République Démocratique du Congo (RDC) et son principal partenaire d’affaires
– la compagnie minière Glencore, fondée par Marc Rich – qui a été amnistié par Bill Clinton sur des faits de corruption, lors
de sa dernière journée en fonction après que son épouse ait versé 450 000
$ à la fondation de la Bibliothèque Clinton.
Dan
Gertler
En 2001, Gertler a remis au Président de la République du Congo Joseph
Kabila 20 millions de $ en liquide
pour acheter des armes et financer sa guerre contre les rebelles et ainsi consolider
son emprise sur le pouvoir. En échange, la société IDI de Gertler s’est vu
accorder le monopole du négoce du diamant de la RDC, d’une valeur de centaines
de millions de $ par an. En 2013, Gertler a cédé les droits d’exploitation du
pétrole de la RDC pour 150 millions de $, soit 300 fois la valeur pour laquelle
il les avait acheté au Président Kabila 7 ans auparavant pour à peine
500 000 $.
En 2012, J. Kabila a proposé à Bill
Clinton 650 000 $ pour donner une
conférence en République
Démocratique du Congo – pour
laquelle Clinton a sollicité l’autorisation auprès du Département d’Etat –
l’administration chargée des discours lui a recommandé de ne pas y aller étant
donné qu’il apparaîtrait sur des photos en compagnie du dictateur.
La fondation de la famille Gertler est
également liée à John McCain – partageant un siège au conseil de direction de
« L’Opération
Smile » avec Cindy
McCain pendant
une certaine période.
Yahya Jammeh est l’ancien Président de la Gambie qui est arrivé au pouvoir en 1994 et a
démissionné en 2017. Il traîne derrière lui une longue carrière de graves
atteintes aux Droits de l’Homme et de corruption – créant un escadron de la mort et de la terreur appelé les Junglers
qui n’obéissaient qu’à lui.
Yahya et
Zeinab Jammeh avec Barack et Michelle Obama, en 2014
Jammeh a été introduit comme Président en
Gambie au cours d’un coup d’état organisé par la CIA
autorisé par l’administration Clinton en 1994.
En 2014, l’administration
Obama a pu éviter un autre coup d’état. En effet, il semble que Jammeh ait été un ami de
l’administration Clinton ainsi que de celle d’Obama.
---
Benjamin
Bol Mel ; Soudan – Conseiller financier du
Président du Sud-Soudan, Salva Kiir et du président de la société de
construction ABMC accusée de corruption. Hillary Clinton a fait
pression sur l’administration Obama en faveur d’une dérogation d’interdire toute aide militaire en raison de l’engagement
d’enfants-soldats au Sud-Soudan.
Artem Youryevitch
Chayka ; Russie – Fils du Procureur Général de
Russie, Youri Chayka (Chaika)
– a profité des relations de son père pour obtenir des contrats avec l’état. Curieusement, l’avocate Russe Natalia
Veselnitskaya a rencontré Youri Chayka
juste avant d’être impliquée dans la fameuse réunion
organisée par l’associé de Fusion GPS, Rob Goldstone à la Tour
Trump, dont beaucoup pensent, qu’elle a été un des prétextes de l’administration
Obama pour justifier la mise sur écoute téléphonique de la campagne Présidentielle
de Trump. Il faut remarquer que Donald Trump Jr a mis fin à la réunion lorsque
Natalia Veselnitskaya a abordé une levée de sanctions envers la Russie, en référence
à la Loi Magnitsky – ladite loi à laquelle se réfère le Décret Présidentiel de
Trump, contre Artem Chayka.
Moukhtar
Hamid Shah ; Pakistan – chirurgien spécialisé dans les transplantations rénales, présumé
responsable d’enlèvements, de séquestrations,
et de prélèvements d’organes d’ouvriers agricoles Pakistanais.
Les 13 individus restants sont responsables de corruptions
diverses et d’atteintes aux Droits de l’Homme, d’un trafiquant d’armes Serbe
lié à un marché de 95 millions de $
avec le Yémen, à des hauts fonctionnaires du gouvernement qui ont commandité l’assassinat
de journalistes, et d’autres atteintes
aux Droits de l’Homme. (h/t @HNIJohnMiller)
On peut se demander si d’aventure, l’objectif du Décret Présidentiel faisant
état d’atteintes graves aux Droits de l’Homme et à la corruption nécessitant l’état d’urgence national, n’était pas
destiné à garantir le nettoyage du bourbier tant décrié, pour être en avance
sur les prévisions dans le cadre du budget annuel. Nous le saurons avec
certitude si le Secrétaire d’état du Trésor Steve Mnuchin commence à geler les
comptes bancaires après les fêtes.
Tyler Durden Zero Hedge.Com ©
Traduction française Patrick T revu Isabelle
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