Monday, April 9, 2018

Ce n’est pas la Russie qui a fait le coup !


Ce n’est pas la Russie qui a fait le coup !
Michael Shrimpton démolit les allégations absurdes de Theresa May selon lesquelles la Russie serait responsable de l’agression meurtrière contre le Colonel Skripal et sa fille.
Par Michael Shrimpton, le 17 mars 2018



Il est impossible que les services de sécurité ou le gouvernement Russe aient été responsables de la tentative d’assassinat déplorable le dimanche 4 mars à son domicile de Salisbury, Wiltshire de l’ancien officier du GRU et traître condamné le Colonel Serguei Skripal.
Les preuves s’orientent très fortement vers une agence secrète du renseignement Allemand appelé GO2, dont le siège se trouve à Vauxhall Cross à Londres, surtout si la rumeur se vérifiait que le Colonel Skripal était sur le point de révéler le rôle du GO2 dans l’élaboration du dossier bidon sur Donald Trump.
Sans aucun doute, il s’agissait de la première agression sérieuse, à l’arme chimique du Royaume Uni depuis que le DVD* avait essayé de m’assassiner en utilisant la substance interdite saxitoxine en 1999, une agression que le gouvernement Blair avait tolérée sans le moindre commentaire.
*Deutscher Verteidigungsdienst, basé à Dachau près de Munich, héritier de l’Abwehr de l’Amiral Canaris, service de renseignement occulte de l’Allemagne et maison-mère du GO2.
En disant cela je rejette la théorie absurde du complot qui prétend qu’un gentleman comme Vladimir Poutine ait ordonné l’assassinat du Lieutenant-Colonel Litvinenko le 1er novembre 2006. Ce dernier s’est en fait empoisonné lui-même avec du bleu de Prusse, le dangereux antidote métallique au Polonium-210. (D’un point de vue technique, le Po-210 est un produit toxique radioactif et non une arme chimique, bien sûr).

Je sais bien évidemment que l’ancien juge de la Haute-Cour à la retraite, Sir Robert Owen, un gars plutôt bien par ailleurs, a été parachuté pour remplacer le médecin légiste le Dr Andrew Reid. Sir Robert, qui contrairement au Dr. Reid, n’avait pas de compétences médicales, a mené une enquête secrète sans aucune transparence et n’a jamais rendu public l’original du rapport d’autopsie. Par manque d’expertise médicale, et n’étant pas le plus futé des enquêteurs à disposition (sans vouloir l’offenser), Sir Robert a été aisément incité à croire que le Lieutenant-Colonel Litvinenko avait été assassiné.
Comme pour le meurtre du Colonel Skripal, aucun mobile crédible n’avait été fourni pour l’agression supposée contre le Lieutenant-Colonel Litvinenko. Il avait lui-même élaboré une théorie de la conspiration concernant la journaliste Anna Politkovskaïa, sur de soi-disant violations des droits de l’homme des Russes durant la Deuxième Guerre en Tchétchénie. Il y a bien eu d’étranges violations, sans aucun doute, mais pas de quoi en faire un plat.
Litvinenko avait été embobiné par le milliardaire Russe corrompu Boris Berezovsky, qui a probablement participé à la gestion de titres à haut rendement offshore sous contrôle Allemand. Il semble que ce soit Berezovsky qui ait eu la brillante idée de faire absorber du Polonium à Litvinenko en même temps que l’antidote, afin que cela ait l’air d’une tentative de meurtre à laquelle il survivrait. Malheureusement, le pauvre homme a eu une péritonite, un effet secondaire du bleu de Prusse. Le Polonium ne venait pas de Russie, mais d’Iran, acheminé par un avion-cargo d’un aérodrome près de Hambourg. La piste du Polonium conduisait vers la Russie, mais pas de Russie.
Accablé de remords, Berezovsky a fini par se suicider en 2013. Tout comme les allégations à propos de Skripal, celles selon lesquelles Litvinenko avait été assassiné et que le gouvernement Russe en était responsable, n’étaient fondées sur aucune preuve crédible.
Sur instruction du Cabinet Office (GB), si ce genre de preuves a existé, elles ont été dissimulées au gouvernement Russe par Sir Robert, via de soi-disant certificats d’Immunité d’Intérêt Public (PII) controversés. Comme je l’explique dans Spyhunter, les certificats PII sont d’une légalité douteuse, puisqu’ils remontent à la Deuxième Guerre Mondiale où ils ont servi à dissimuler une opération de sabotage de l’Abwehr contre un sous-marin Britannique, l’HMS Tethis.

Où les Skripal ont-ils été empoisonnés ?

Le Colonel Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients sur le banc d’un parc, près du centre commercial de Maltings, qui se trouve au centre de Salisbury, près du fleuve. Ils ont été secourus par un policier (la Direction de la Police du Wiltshire est la brigade de police la mieux gérée en Grande-Bretagne).
La discrétion du gouvernement May ne facilite pas les choses. Cependant il semble que l’officier de police qui a été également contaminé, le Sergent-Détective Nick Bailey, qui est heureusement en voie de rétablissement (tout comme les Skripal), n’est pas l’officier qui les a trouvés affalés sur le banc. Il semblerait qu’il ait été contaminé après s’être rendu au domicile des Skripal, également à Salisbury. Etant donné qu’il s’agissait d’un officier de police judiciaire, et non d’un agent de police, cela serait cohérent.
Pour le moment, mon analyse c’est que l’agent neurotoxique a été introduit au domicile des Skripal probablement sous forme de pulvérisateur. La maison n’est sans doute pas équipée de la climatisation, donc cela a sans doute été diffusé sur quelque chose que les deux personnes ont touché, peut-être la porte d’entrée, que Bailey a également ouvert. (Je suppose que les clés du domicile du Colonel Skripal ont été trouvées sur lui).
Etait-ce du Novichok ?

Je suis certain que c’était le cas. C’était à l’évidence un coup monté, donc pourquoi utiliser un agent neurotoxique non-Soviétique ? Cela devait être quelque chose que les Soviétiques ou les Russes avaient développé.
Le Premier Ministre Theresa May a induit en erreur la Chambre des Communes cette semaine sur l’aspect matériel, en affirmant que le Novichok était un agent neurotoxique Russe. Il s’agissait en fait d’un ancien programme Soviétique, qui a démarré au début des années 1970. La plupart des agents Novichok sont binaires, c’est-à-dire issus du mélange de deux produits chimiques non mortels. Il existe un grand nombre de versions du Novichok, qui est le nom générique de toute une famille d’agents neurotoxiques.
Qui plus est, la plupart des stocks Soviétiques étaient fabriqués dans ce qui est maintenant l’Ouzbékistan. Au moins une douzaine de pays, y compris le Royaume Uni, disposent de stocks de Novichok. Vous les Américains en avez probablement, ainsi que les Tchèques apparemment, ainsi que les Ouzbeks et les Ukrainiens. Ils ne sont absolument pas confinés à la Russie.
Alors qu’il a été très prodigue dans ses accusations contre le Président Poutine, qui se présentait à sa réélection, le gouvernement de T. May a été plus réticent à étayer ses allégations par des preuves matérielles. Il n’a même pas identifié la version du Novichok qui a été utilisée dans la tentative d’assassinat des Skripal et du Sergent-Détective Bailey. (Selon le principe de la préméditation, les officiers du renseignement qui ont perpétré l’agression, appartenant presque certainement au GO2, sont responsables du crime de tentative de meurtre contre un officier de police).
De plus le gouvernement de T. May n’a pas communiqué d’échantillon disponible au gouvernement Russe, comme l’y oblige la Convention des Armes Chimiques (CWC). Il n’a même pas fait parvenir d’échantillon au très compétent Secrétariat Technique de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques, constitué en vertu de l’Article VIII du CWC. Le gouvernement de T. May a donc clairement quelque chose à cacher.
Il est important de souligner que l’information du renseignement en Grande-Bretagne est politisée, et il en a été ainsi depuis que le Cabinet Office a pris le contrôle de la Direction du Comité Conjoint du Renseignement (JIC). Tout comme pour le dossier troublant des ADM (Armes de Destruction Massive) de l’Irak, le renseignement est formaté sur mesure pour arriver à la conclusion souhaitée, et non l’inverse. 
La machine tant vantée jadis du Comité Conjoint du Renseignement (JIC) s’est complètement cassée. En fait je ne suis même pas sûr que le JIC ait conclu à la responsabilité de la Russie. Jusqu’ici je ne peux qu’affirmer que le JIC a été contredit en faveur du Conseil National de Sécurité (NSC), l’organisme qui a complètement merdé lors de l’attentat nucléaire des Jeux Olympiques de 2012, au point qu’il a failli faire sauter tout un stade en présence de Sa Majesté la Reine. Le NSC du Royaume Uni est encore plus incompétent et inefficace que le NSC des Etats-Unis, sur lequel il a été copié. (L’idée avait échoué à Washington, donc il était évident qu’il fallait la copier à Londres).
Le Conseiller à la Sécurité Nationale du Royaume Uni, Mark Sedwill, a encore moins d’expérience du renseignement que le Général McMaster, et contrairement au général, n’a aucune d’expérience militaire. Je comprends que Mark soit un gars assez sympathique, mais il n’est pas dans le coup en matière de renseignement. Il croit probablement aux absurdités sur la Russie que lui racontent (essentiellement) les agents du GO2 du Cabinet Office.
Où le mélange a-t-il été réalisé ?

Mélanger des agents neurotoxiques binaires n’est pas aussi simple que de les mettre dans un Mixer. C’est un peu plus délicat que de faire un smoothie aux fruits frais. Pire encore, une fois que le mélange est réalisé, il devient dangereux et difficile à transporter.
Donc ce que nous recherchons, c’est une usine d’armes chimiques proche de Salisbury. Il s’avère qu’il y en a une, à Porton Down, où se trouve le stock de Novichok du Royaume Uni. Porton Down se situe à peine à onze kilomètres de Salisbury. C’est à une courte distance en prenant l’autoroute A338 et la A30.
Porton Down, en effet, est sous le contrôle du Cabinet Office, qui est lourdement infiltré par le GO2. Avec les informations dont je dispose, je pense que le Novichok se trouvait sous une forme binaire, en puisant dans les anciens stocks, qu’il a été mélangé à Porton Down par des agents du GO2 infiltrés au MI6. J’en conclus également que quelque chose s’est mal passé avec le mélange et que l’agent neurotoxique n’était pas aussi puissant que prévu. Autrement dit, le plan Allemand était d’assassiner le Colonel Skripal, qui attendait l’arrivée de sa fille en provenance de Moscou. Cela aurait permis aux agents de propagande Allemands de prouver aux médias comment le Novichok aurait pu venir de Russie.
Le principe à qui profite le crime

Le principe « à qui profite le crime ? » est un bon outil d’analyse du renseignement. Le Président Poutine n’avait rien à gagner en supprimant le Colonel Skripal. Bien qu’il ait été condamné pour trahison, il avait bénéficié de la grâce présidentielle et d’un échange d’espions. En outre sa fille vivait ouvertement à Moscou. Il s’avère que le Colonel Skripal avait eu des contacts assez récents avec l’Ambassade de Russie à Kensington Gardens.
Même l’ancien KGB n’est jamais revenu sur un échange d’espions. Ils auraient considéré cela comme nekulturny, un manque de savoir-vivre. Le SVR, le service de renseignement extérieur Russe, est très professionnel. Ce sont des gens très bien. En tant que service, ils seraient encore moins susceptibles que le KGB de revenir sur un échange d’espions. Car, aucun pays ne voudrait plus faire d’échange avec eux après ça.
Les Allemands de leur côté, avaient beaucoup à y gagner. Ils essayaient de diviser les alliés Occidentaux de la Russie depuis 1945. Le gouvernement de Theresa May est en difficulté sur le Brexit. L’ancienne stratégie de l’incendie du Reichstag par un coup monté est précisément le genre d’incident qui convient parfaitement à une politicienne du sérail, calculatrice au cœur de pierre et secrète comme Mme May, sans vouloir l’offenser. Je ne la compare pas à Hitler – je soupçonne simplement que notre partenaire commun Adolf Hitler était sans doute beaucoup plus charmant, une fois de plus sans vouloir offenser Mme May.
Les dommages politiques

Si le DVD vivait dans l’espoir de renverser le Président Poutine avec cette absurdité, il risque d’être déçu. Je ne suis pas sûr que le bon vieux « Pooters » en ait besoin, mais je lui souhaite bonne chance pour l’élection de demain.
May devra partir. Des doutes ont déjà été exprimés, à commencer par la voix de Jeremy Corbyn, le Chef de l’Opposition. Le discours rationnel et plein d’esprit de Vassili Nebenzia au Conseil de Sécurité des Nations Unies mercredi aura fait changer d’avis les parlementaires les plus sensibles.
Le Gouvernement de Sa Majesté va devoir commencer à se conformer au droit international. J’ai entendu un ancien Directeur stupide du GCHQ (Government Communications Headquarters – le siège des écoutes électroniques britannique), si ce n’est pas une tautologie (mis à part ce gentleman de Sir David Omand), de service cette semaine à la télé, suggérer que la Russie se comportait comme un état-voyou et que nous, nous respectons les règles. C’est complètement absurde ! Nous n’avons montré que du mépris envers le CWC (Convention sur les Armes Chimiques). Nous ne lui avons même pas déclaré notre petit stock de composants de Novichok !

La formation du Secrétaire de la Défense Britannique

Le Ministre des Affaires Etrangères Russe Serguei Lavrov a fait cette semaine un commentaire perspicace sur la formation de l’ambitieux Secrétaire de la Défense Britannique Gavin Williamson, ou plutôt sur son absence de formation. Williamson a fait ses études, si le mot n’est pas trop fort, à la Comprehensive School (collège d’enseignement général) de Raincliffe dans le Yorkshire et ensuite à l’Université de Bradford.
Les ministres du gouvernement Britannique devraient être issus d’Eaton, Harrow ou Marlborough. (Charterhouse et Winchester sont tout à fait acceptables pour des secrétaires d’état). Avoir un Ministre de la Défense dont les études sont inférieures n’est pas une bonne chose, en tout état de cause.
Le Vol MH-17 de la Malaysia Airlines

Dans le débat qui a suivi le discours écervelé de Theresa May à la Chambre des Communes, certains députés les moins bien informés de la Chambre ont essayé d’accuser la Russie d’avoir descendu le vol MH-17 de la Malaysia Airlines (9M-MRD) au-dessus de l’Ukraine le 17 juillet 2014. Tout comme dans l’affaire Litvinenko et les accusations hystériques de May contre le Président Poutine à propos du meurtre de Salisbury, il n’a jamais été proposé de mobile crédible de l’implication de la Russie.
Et comme je l’ai expliqué précédemment dans ces colonnes, le MH-17 a été en fait descendu par l’armée de l’air Ukrainienne et une batterie de missiles Buk Chinois, en coopération, après avoir été dévié vers la zone de tir par les contrôleurs aériens de Kiev. Cela n’avait rien à voir avec la Russie.
Un Sukhoi Su-25 Ukrainien a été repéré sur le radar, à proximité du Boeing 777, et le Buk, la version Chinoise de ce qui est connu sous le nom de HQ-16 ou 16A, a été tiré depuis le territoire Ukrainien, et non Russe. L’appareil a été touché par deux missiles, et non un seul, ce dont témoignent les diverses zones endommagées du fuselage et les diverses blessures des membres d’équipage. Les deux pilotes ont été tués par les missiles, mais un seul, le copilote a été atteint par les shrapnels distinctifs d’un Buk. 
La version Chinoise du lance-missile Buk

Il est vraiment temps, en tout état de cause, que les députés et les journalistes commencent à s’en tenir aux faits, plutôt que d’émettre des théories absurdes et agressives d’une conspiration impliquant la Russie. Le problème c’est qu’un grand nombre de députés et de journalistes sont des ignares en matière de renseignement. La plupart d’entre eux n’ont même jamais entendu parler du GO2 ou du DVD.
Le limogeage de Tillerson

C’était un spectacle agréable. Rex Tillerson était un PDG compétent d’une compagnie pétrolière (Exxon-Mobil) et c’est certainement un bon partenaire au golf, mais en tant que Secrétaire d’Etat il n’a eu qu’une formation maison sur le tas, sans vouloir l’offenser. Il y a des rumeurs encourageantes que le Général McMaster sera le prochain sur la liste à être limogé, bien qu’il doive être évincé en douceur et recevoir sa quatrième étoile. Je suis sûr qu’il pourra trouver un poste plus adapté et moins stressant – la direction du SOUTHCOM peut-être, ou celle de l’AFRICOM.
John Bolton est annoncé comme son remplaçant potentiel. J’aime bien John et il ferait un très bon candidat, en espérant qu’il ne devra pas sacrifier sa moustache !
Un autre limogeage bienvenu cette semaine était celui d’Andrew McCabe du FBI. La théorie de la conspiration sur l’intervention Russe dans les élections de 2016 a fait du Bureau et de Robert « von » Mueller en particulier l’objet de la dérision internationale. Le FBI méritait une bonne claque et le Président lui a bien donnée. Espérons que « von » Mueller sera le prochain sur la liste.


Prochain éditorial

J’essaie d’écrire mes éditoriaux chaque semaine, selon mes engagements. Parfois je publie en milieu de semaine, c’est-à-dire que je produis deux éditoriaux en trois semaines. Je prévois de publier à nouveau samedi prochain, en espérant que l’anesthésiste pour mon opération du sinus à l’hôpital régional de Salisbury (qui est par coïncidence le même hôpital où sont soignés les Skripal) ne soit pas Allemand ! (« Désolé M. Shrimpton, notre anesthésiste habituel, le Dr. Jones, a été renversé par un camion hier, mais voici son remplaçant, le Dr. Mengele, qui nous affirme avoir beaucoup d’expérience pour avoir asphyxié les gens »). Il serait bon de pouvoir respirer à nouveau librement !
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Ce n’est pas la Russie qui a fait le coup ! (2)

Michael Shrimpton évalue les déboires provoqués par les accusations sans fondement du Gouvernement Britannique contre la Russie à propos de l’affaire de Salisbury.

Par Michael Shrimpton, le 25 mars 2018



Bien joué, Pooters ! Mes respectueuses félicitations au Président Poutine pour sa splendide victoire de dimanche dernier aux élections présidentielles. Elle n’était pas inespérée, parce qu’il est un très bon dirigeant et que l’opposition ne vaut pas tripette, franchement. Si le Cabinet Office, le Foreign Office et Theresa May espéraient l’affaiblir avec leurs allégations absurdes dans l’affaire de Salisbury, ils ont été déçus.
Comme je ne cesse de le répéter, précisément parce qu’il vaut la peine de le répéter, l’analyse du renseignement est un mécanisme en continu. Dès que de nouvelles informations apparaissent au grand jour, vous allez devoir réviser votre avis initial. Pas dans celle-ci. Les nouvelles preuves qui émergent n’ont fait que confirmer mon point de vue.
Il est hautement probable que la Russie n’ait rien à voir avec l’agression déplorable sur le Colonel Skripal et sa fille à Salisbury. Il est maintenant absolument manifeste que le Gouvernement Britannique a agi de mauvaise foi – celui-ci n’a toujours pas transmis d’échantillon de l’agent neurotoxique au gouvernement Russe, par exemple. Que cherche-t-il à dissimuler ?
Son Excellence l’Ambassadeur de Russie au Court St. James, le Dr. Alexander Yakovenko, a donné une brillante conférence de presse à Londres cette semaine. Il n’a fait qu’une bouchée des vulgaires journalistes qui avançaient la théorie de la conspiration en faveur de la culpabilité de la Russie.

Je suis heureux de vous informer que le Sergent-Détective Nick Bailey qui s’était rendu au domicile du Colonel Skripal pour l’enquête, a pu quitter l’hôpital régional très réputé de Salisbury. Bizarrement, nous avions opté pour le même menu au déjeuner et pour le dîner, le mercredi matin. (J’ai choisi l’excellent gâteau végétarien pour le souper, je ne sais pas ce qu’il a pris !) Il paraît que les Skripal se portent bien également, fort heureusement.

A qui profite le crime

Ni le gouvernement Britannique, ni les principaux médias n’ont fourni de mobile même à peine crédible contre la Russie tentant d’assassiner le Colonel Skripal, un homme qu’elle avait relâché et sa fille, qui vivait paisiblement à Moscou. Comme je l’ai souligné la semaine dernière, vu qu’il avait été échangé dans le cadre d’un échange d’espions, les Russes avaient d’autant moins de raisons de s’en prendre à lui.


Pas de Russes à Salisbury

Une autre faille d’envergure dans le récit de plus en plus délirant du gouvernement Britannique réside dans le manque d’explication sur la manière dont le Novichok, s’il ne provenait pas de Porton Down, serait arrivé à Salisbury. Tout cela ne repose que sur cette théorie stupide de la conspiration, en respectant ceux qui sont d’un avis contraire, que Vladimir Poutine a commandité le « meurtre » du Lieutenant-Colonel Litvinenko en 2006. Il n’y a pas eu de trace du Polonium conduisant de Moscou à Londres, mais seulement une piste menant de Londres vers Moscou.
Les pays disposant de stocks de Novichok

Un des grands arguments en faveur de la thèse du gouvernement Britannique, soutenue par l’Union Européenne (ce n’est pas surprenant !) c’est qu’étant donné que seule la Russie dispose de Novichok, elle doit être forcément responsable. C’est le même gouvernement, bien sûr, qui enregistre les exportations vers la Corée du Sud via Rotterdam comme des exportations vers les Pays-Bas afin de souligner l’importance du commerce avec l’Union Européenne. Etant donné que la Grande-Bretagne elle-même dispose d’un stock de Novichok, qui se trouve près de Salisbury à Porton Down, comme c’est commode, les allégations du gouvernement Britannique sont un mensonge délibéré envers le gouvernement et le peuple Russe.
A l’heure actuelle, il n’est même pas certain, que la liste des pays qui disposent de stocks de Novichok comprenne la Russie. Les armes chimiques ne sont pas vraiment l’arme de prédilection des Russes, bien que les agents du DVD au sein de l’ancien KGB les aient certainement favorisés. (Nous allons probablement devoir réexaminer l’assassinat à Londres du dissident Bulgare Georgi Markov en 1978 par le Service 7 du renseignement Bulgare CSS, car il devient de plus en plus probable que celui-ci ait été ordonné par le DVD, et non le KGB).
Même quand nos partenaires communautaires les Nazis se sont trouvés à leur porte, l’Armée Rouge n’a pas utilisé d’armes chimiques. Le gaz toxique est principalement une arme Allemande. La Russie avait interdit son utilisation. Etant donné que le gouvernement Britannique n’a pas daigné les communiquer, personne ne sait que penser de son allégation du fait, qu’il a des preuves que les Russes mentent. Il n’y a pas de preuve crédible dans le domaine public que la Russie détienne un stock de Novichok.
En tant que pays détenteurs de composants du Novichok, nous pouvons du moins ajouter au Royaume Uni ; l’Ouzbékistan où l’agent a été essentiellement fabriqué, l’Ukraine, la République Tchèque, la Slovaquie et la Suède. On peut bien sûr le conserver sous forme de mélange – c’est dangereux et le mélange se détériore rapidement. Etant donné qu’il s’agissait d’un ancien programme Soviétique de la Guerre Froide, il est franchement difficile d’exclure de la liste les anciennes républiques Soviétiques.
L’allégation de Theresa May rejetant la responsabilité sur les Russes est franchement pourrie. Les doutes commencent déjà à s’amplifier, alors que des acteurs rationnels dans les médias et la politique (il en reste quelques-uns, aussi surprenant que cela paraisse) commencent à vérifier les allégations de May. Le fait qu’elles soient soutenues par l’Union Européenne, qui est principalement une émanation de l’Allemagne Nazie (les projets de l’Union Européenne ont été établis en 1939-1941 par le Ministère des Affaires Economiques du Reich) ne fait qu’affaiblir leur crédibilité.  
Le Président Trump, qui a eu la classe cette semaine d’appeler le Président Poutine pour le féliciter de sa victoire sans appel, continue de garder ses distances avec Downing Street sur cette affaire. Pour autant que je sache, votre Président n’a même pas évoqué l’affaire de Salisbury au cours de la conversation téléphonique, et à raison. Etant donné qu’elle n’a rien à voir avec la Russie, il n’y avait aucune raison de l’évoquer.
 MH17
Le vol MH-17 de la Malaysia Airlines

Les gouvernements et les médias Occidentaux continuent de mentir à propos du vol MH-17. Je n’ai pas vu un seul rapport gouvernemental qui tente d’étudier le point essentiel que les rebelles pro-Russes qu’on accuse de la catastrophe n’aient pas eu accès aux codes d’armement du système de missiles Buk, par exemple.  
J’ai été stupéfait d’apprendre cette semaine que certains sites Internet continuent de répandre l’information erronée que le Sukhoi-25 ne puisse pas atteindre le niveau de vol du FL330 (Flight Level 330, de 33 000 pieds, soit 10 000 m), l’altitude à laquelle le vol MH-17 se trouvait lorsqu’il a été abattu. La question n’est pas de savoir si un Su-25 peut atteindre le niveau de vol FL330 – il en est évidemment capable en configuration de combat. La question est de savoir pourquoi le mensonge exaspérant qu’il ne le pouvait pas a persisté aussi longtemps ?
Le plafond pratique du Su-25M, dont l’Armée de l’Air Ukrainienne a au moins deux exemplaires, est de 33 000 pieds et plus en configuration poste de combat. En tout cas, les Ukrainiens n’avaient pas besoin de blindage pour tirer sur un Boeing 777 civil. Comme je l’ai souligné précédemment dans ces colonnes, le Su-25 possède un habitacle lourdement blindé en titanium conçu pour protéger le pilote des tirs provenant du sol. Si vous l’enlevez, vous disposez immédiatement de performances supérieures (liées au poids allégé).
Vous ne trouverez pas confirmation de ces faits sur Wikipédia. La malhonnêteté intellectuelle de ceux qui avancent l’hypothèse de la théorie de la conspiration des « rebelles Russes » est époustouflante.
Qui va remplacer Theresa May ?

Cela n’a pas d’importance que Theresa May croie ou non à l’absurdité de Salisbury. Ou bien elle est si bien intégrée au système maison, qu’elle s’est fait avoir par le Cabinet Office ou bien, elle a délibérément accusé un gouvernement étranger amical d’un crime capital qu’il n’a pas commis. Donc elle doit démissionner, point final. Les seules questions sont de savoir quand et qui va lui succéder. Le gouvernement Russe, qui a du kulturny, du savoir-vivre, ne va probablement pas vouloir lui faire un procès à Moscou pour avoir diffamé le Président Poutine.
Boris Johnson était le candidat favori pour gagner la compétition pour la direction du Parti Conservateur en cas de démission de T. May, tout en soulignant qu’elle resterait là comme garante. (L’autre alternative au poste de Premier Ministre serait l’ancien membre du Parlement, l’insaisissable et visqueux sans vouloir l’offenser David Lidington, qui tout comme May, a soutenu à charge le procès canular de la bombe contre moi).
Le problème, c’est que Boris a mis les pieds dans le plat sur Salisbury. J’aime bien Boris, mais il y a gaffes et gaffes. Comparer l’organisation de la Coupe du Monde de football de la Russie avec les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 était une gaffe monumentale, de la taille d’un Convair B-36. Je ne suis pas sûr que Boris puisse se relever de cette bourde.
Il y a beaucoup de discussions dans mon Parti sur cet excellent jeune homme Jacob Rees-Mogg. Jacob a une classe folle, respectueusement, tout comme feu son père avant lui. (Sir William, qui était un ancien Editeur du Times, était à un moment un de mes clients lors du litige sur Maastricht). Jacob, tout comme son père, est un gentleman, et un membre du MCC (Marylebone Cricket Club). Il a également été à bonne école (Eton). Ce qui a plaidé contre lui, c’est son manque d’expérience ministérielle, mais après un fiasco comme celui-ci, c’est plutôt un atout.
Les allégations dommageables de Theresa May ne nuisent pas qu’à elle, au Cabinet Office et au Conseil National de Sécurité, elles nuisent à tout le gouvernement. Parce qu’elles témoignent d’un mauvais jugement. Comment des hommes et des femmes politiques sérieux ont-ils pu soutenir une accusation aussi incendiaire avec des preuves aussi peu convaincantes ?
Jacob va plutôt commencer à ressembler à Sir Winston Churchill en 1940 – un grand homme qui attend son heure. Ce serait un grand soulagement d’avoir à nouveau un pays gouverné de bonne foi. Priti Patel serait une remplaçante toute trouvée pour Boris Johnson au poste de Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères.
Si nous procédons avec finesse pour débarquer Theresa May, nous pourrions faire en sorte que Sa Majesté la Reine puisse assister à la cérémonie d’Ouverture de la Coupe du Monde en Russie en juin prochain. Je suis sûr que le peuple Russe aimerait la voir et qu’elle recevrait un accueil enthousiaste. Nul doute que le gouvernement entrant pourrait arranger les choses d’une autre façon, comme d’enterrer les sanctions offensives de l’UE inspirées par l’Allemagne, ainsi que reconnaître que la Russie avait parfaitement le droit d’annexer la Crimée.
Le Secrétaire d’Etat à la Défense, Gavin Williamson, manque peut-être de formation, sans lui manquer de respect, mais il ne manque pas d’instinct bestial. Il a fait quelques commentaires judicieux sur le besoin de faire respecter les droits de pêche après le Brexit (nous avons décidé d’affecter trois navires garde-côtes à la protection de nos eaux territoriales contre des prédateurs Espagnols). Williamson sait parfaitement ce que des bateaux pirates Espagnols vont essayer de faire après mars prochain.
Il sait également que le pays souhaite la mort de certains Européens, pour autant qu’ils soient tués en toute légalité, bien sûr. Nos navires garde-côtes sont équipés à l’avant de canons Oerlikon de 20 mm. Ce ne sont pas les plus gros canons sur le marché, je l’admets, mais ils sont suffisants pour faire de gros trous dans des chalutiers Espagnols de taille moyenne.
Il est évident que la Marine ne serait pas autorisée à ouvrir le feu à moins que les Espagnols ne transgresse notre frontière maritime et refusent de montrer leur pavillon lorsqu’on leur en donnera l’ordre. Cependant, s’ils étaient assez insolents pour désobéir aux ordres légitimes du capitaine d’un navire de guerre Britannique, il pourrait les envoyer rejoindre le paradis des pirates et à juste titre, ce qui rendrait le Brexit encore plus jovial.
Gavin est clairement à la manœuvre !
Suite à cette affaire la France est appelée à apporter son assistance (le 31 mars 2018)
https://fr.sputniknews.com/france/201803311035743405-moscou-paris-questions/
Traduction française : Patrick T rev Isabelle – 8/4/2018

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